Vous avez devant vous le nouveau site de l’APRCL Mais attention, ceci n’est pas une première en soi et encore moins une anecdote. Cette création relève d’une pratique de longue date qui traduit bien sûr les champs de compétences de notre établissement mais peut-être et surtout une approche pédagogique et des valeurs propres aux engagements de notre Projet éducatif. Si on remontait un peu dans le temps, voici quelques pages des Belles Histoires Du Cégep D’En Bas !
Durant l’année scolaire 69-70, un programme « Arts et techniques des communications« offrait un avenir dans les domaines des communications de l’époque soit: la télé, la radio, la photo, le cinéma et le journalisme. Ce programme avait ceci de particulier, il ouvrait les portes tant à la formation technique (c’était possible de le décider après les 2 premières années et de poursuivre au cégep pour une troisième année avec une formation plus technique) ou encore, il était possible de poursuivre à l’université après deux ans, en journalisme par exemple ou en cinéma. Ce programme avait une approche d’apprentissage très particulière, dépouillement avec analyse de contenus des journaux, analyse d’émissions de télé, conception, réalisation et présentation de montages audio-visuels, photographie. Lorsque Radio-Canada présenta pour la première fois une émission spéciale sur les élections municipales, ce sont en partie des étudiantes et des étudiants de ce programme qui interviewaient les invités ou encore, étaient derrière les caméras ou en studio. Suite à des pressions du cégep de Jonquière et du ministre de la culture de l’époque, aussi député de cette circonscription, le Ministère de l’éducation mis fin à ce programme dès la fin de sa première année. En tout, 22 personnes qui étudiaient dans ce programme durent changer d’option. J’étais de ceux là.
C’est en 73-74 que le cégep créa un premier poste de responsable des communications. En collaboration avec le service d’animation où je travaillais, vint l’idée de produire une émission de télévision pour informer la clientèle étudiante des différentes activités ou encore, à titre d’exemples, des services tels les prêts et bourses ou service d’orientation. Ces émissions étaient diffusées en direct et en différé dans les deux pavillons du cegep. Jean Cloutier de l’Université Laval venait de sortir un livre sur la communication :« Émetteur-Récepteur« de plus, la télé présentait de plus en plus d’émissions co-animées… Ce fut la source d’inspiration pour nommer notre émission co-animée par une étudiante et …. une marionnette « Émérec« ! Le service audio-visuel était évidemment aussi impliqué mais comme principale particularité, là aussi la majorité du personnel était des étudiantes et des étudiants.(voir la photo) Fait à noter, la télévision communautaire de Québec eut vent de notre initiative et proposa de présenter au grand public notre émission hebdomadaire. Une fois de plus le cégep offrait une source d’apprentissage hors du commun et l’étudiant y devenait l’agent premier de sa formation. Cette expérience dura près d’un an.
Avec l’ère informatique, le cégep développa en 96 une attestation d’études collégiale (AEC) :« Techniques de production multimédia« . Ce fut d’ailleurs le premier programme de multimédia offert à Québec, avant même le programme de DEC du ministère. Ce programme, développé par compétences, allait puiser dans le passé pédagogique de notre collège. Les élèves allaient devoir réaliser un projet à partir des compétences acquises et ce pour un véritable client, de l’analyse de besoins à la livraison du produit au client. Bien sur il n’était pas question de rivaliser avec l’entreprise privée et de lui enlever des clients potentiels car, après tout, ce sont ces mêmes entreprises qui allaient par la suite embaucher nos étudiants et étudiantes. Alors l’idée vint, comme antérieurement nous avions travaillé avec la communauté de notre environnement, de produire des sites pour les organismes à buts non lucratifs qui très souvent n’avaient pas les moyens de s’offrir ces produits. Évidemment, l’évolution rapide de la technologie a fait en sorte que le programme « Techniques de production multimédia« n’existe plus mais le programme d’où est issu notre site, « Production en médias interactifs« s’inspire de la même démarche pédagogique et appelle à la même contribution de ses élèves envers la communauté. À ce jour, c’est probablement plus de cent organismes qui ont profité de ce mode de formation dont notre association. Je me souviens aussi rapidement de quelques organismes dont L’Opéra de Québec, de groupes de scouts, de Portage etc…
Ce témoignage ne couvre évidemment pas toutes les manifestations de cette approche pédagogique où plus qu’un lieu de formation, notre cégep devint un lieu d’apprentissage de la réalité, je pense évidemment aux « Projets Actif« (Acréditation de certains types d’initiatives de formation) ou encore aux Programmes d’alternance travail-études où là encore notre collège fut le premier à Québec à offrir ce type de programme. Je n’ai voulu qu’exprimer la fierté d’y avoir participé. À vous de compléter, nous avons maintenant un nouveau site qui permet de le faire !
Serge Côté